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L'avenir du doctorat en histoire?

10/11/2022

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La semaine dernière, la Société historique du Canada a commencé à faire circuler un rapport sur l'état des programmes de doctorat en histoire au pays et sur les perspectives professionnelles de ceux et celles qui en sortent. Je ne l'ai pas encore lu (disons que le sujet n'est pas exactement au sommet de mon échelle de priorités par les temps qui courent) mais quelques passages cités par d'autres historiens ont attiré mon attention:

  • Entre 2016-2017 et 2021-2022, soit pendant une période de six ans, les universités canadiennes ont décerné 562 doctorats en histoire.
  • Parmi ces 562 personnes, 58 ont obtenu des postes menant à la permanence dans les universités, soit à peine une sur dix.
  • Seulement 36 sur 58 ont obtenu leurs postes au Canada.
  • Pendant la même période, les départements d'histoire des universités canadiennes ont embauché 87 personnes dans des postes menant à la permanence.

Quelques calculs rapides suffisent pour en déduire que:
  • Seulement un.e docteur.e en histoire sur 15 obtient un poste menant à la permanence dans une université canadienne (c'est-à-dire, à toutes fins pratiques, LE SEUL EMPLOI pour lequel un doctorat est requis).
  • Les universités canadiennes produisent six fois plus de doctorats qu'elles n'en embauchent dans des emplois durables.
  • Même si les universités canadiennes produisent un énorme surplus de doctorats en histoire, elles se tournent quand même plus souvent qu'autrement vers l'étranger quand vient le temps d'embaucher.

Or, la loi oblige les organisations canadiennes à donner la préférence aux citoyen.ne.s canadien.ne.s et aux résident.e.s permanent.e.s lors d'un processus d'embauche. Pour engager à l'étranger, il faut démontrer que la personne choisie détient des compétences supérieures à celles des candidatures locales.

Dans certains cas, c'est sûrement vrai: un département qui cherche des spécialistes en histoire de l'Afrique a plus de chances de les trouver en Afrique qu'au Nouveau-Brunswick. (Mais est-ce que les heureux élus viennent vraiment de l'Afrique et non pas de Harvard, ça...)

Mais à part ces cas exceptionnels? Soit les universités canadiennes recrutent à l'étranger quand il y a des candidatures locales parfaitement valides, au mépris de la loi, pour s'acheter le prestige d'un prof issu d'Oxford ou de l'École des chartes. Soit elles considèrent que leurs propres diplômé.e.s n'ont pas les qualifications nécessaires pour travailler dans leurs domaines.

Je l'ai déjà dit et je le répète: de quel droit, dans ce cas, les universités canadiennes exigent-elles des frais de scolarité et des années de travail (ardu et mal payé) avant de décerner des doctorats qu'elles considèrent elles-mêmes comme de la frime?
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    François Dominic Laramée, historien numérique et chroniqueur techno-culturel.

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